Sakuta Keira ❀ Us against the wolrd

Sakuta Keira
noona
ponys' goddess

Sakuta Keira



     
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Sakuta Keira
Tout ce qui compte c'est son bonheur

surnoms ;; Noona ?date de naissance ;; 05.04.1994lieu de naissance ;; Akita, Japonorigines ;; japonaise état civil ;; fidèle à Dieu orientation sexuelle ;; hétérosexuelle profession ;; journaliste, photographepersonnage ;; amwhagroupe ;; poneyavatar ;; Shin Hyejeong


— sous la surface
Garçon manqué caché - Ca n’est pas évident au premier coup d’oeil aujourd’hui, mais Keira n’a pas toujours été cette jolie fille aux cheveux longs et colorés. Elle s’est longtemps habillée et comportée comme un garçon, sûrement dans le but d’attirer l’attention de ses parents qui ne voulaient pas d’une petite fille. Mais cette façon d’être s’est ancrée en elle dès son plus jeune âge et s’est perpétuée presque toute sa vie. Une manière pour elle d’avoir l’air forte aux yeux des autres, mais surtout ceux de son frère. De ce fait, même si elle essaie de faire des efforts aujourd’hui, il y a dans son comportement des choses qui pourront difficilement changer en elle…

Sauvage - Keira a un caractère plutôt … difficile pour rester poli. La vie lui a appris à être méfiante. Peut-être trop. Sa confiance, elle ne l’accorde pas facilement. Si aujourd’hui, elle est capable de socialiser avec des inconnus, elle a longtemps été solitaire, focalisée sur la protection de son frère. Ce point là étant toujours d’actualité, gare à celui qui ose faire une remarque déplaisante à son sujet. Elle fait des efforts mais elle n’y peut rien : Keira a un tempérament de feu. Trop souvent sur la défensive, il n’y a rien de plus facile que la faire partir au quart de tour. Le problème pour vous, c’est que si vous vous attendez à une réaction d’hystérie féminine à grands cris et menace en l’air…. Vous êtes probablement mort. Keira, elle cogne. Comme un homme. Non, elle n’a pas peur de la bagarre… et encore moins des hommes.
Les garçons justement… C’est pire. Son mauvais caractère ressort 2 fois plus et rares sont les exceptions. Ce qu’elle déteste pas dessus tout ? Les séducteurs en cartons qui sont si lourds qu’ils font trembler le sol. Bref, ne vous avisez pas de la traiter comme un morceau de viande, elle comme ses amies. Votre survie en dépend.  
Cette méfiance extrême envers le sexe opposé vient principalement d’une première relation désastreuse. Si Keira n’est jamais vraiment tombé amoureuse, elle n’a accordé sa confiance qu’une fois à un homme et ce dernier l’a piétiné… Une première fois catastrophique pour se faire abandonner en plein milieu d’une soirée pour une autre… Allez, il a eu la décence de l’annoncer à Keira juste avant de coucher avec sa nouvelle conquête !
Autant dire que les relations de Keira se comptent aujourd’hui sur les doigts …. d’une main.

Loyale - On vous l’accorde, être amie avec Keira ressemble à un parcours du combattant. Mais lorsque c’est fait, une fois qu’elle vous a accordé sa confiance et son amitié, elle devient la plus fidèle des amies. Sa loyauté est sans faille et elle vous défendra au même titre qu’elle défend son frère. Autant vous dire qu’avoir une Keira en meilleure amie est plus efficace et moins qu’avoir un bodyguard.
Bienveillante - Quand elle vous aime, Keira vous aime. Et prend soin de vous. Peut-être un peu trop. Outre son côté protecteur un peu trop prononcé, Keira est étonnamment  capable de faire preuve de douceur. Cet aspect de son caractère se voit surtout avec son frère… mais il n’est pas impossible qu’elle le fasse avec une personne qu’elle aime vraiment très fort.

Rancunière - Non, Keira n’oublie pas. Elle n’oublie jamais. Tu lui as fait une crasse ? T’es sur sa liste noire. Tu as brisé sa confiance ? Elle te poursuivra toute ta vie. Elle a peut-être même une poupée vaudou à ton effigie dans sa chambre… ou elle t’as possiblement déjà cassé la gueule. Mais même lorsque tu auras payé…. Elle ne te donnera pas son pardon. Il n’y a pas de seconde chance avec elle…. et jusqu’à aujourd’hui, il n’y a jamais eu d’exception.
Ses parents ne dérogent pas à la règle. La seule relation qu’elle entretient avec eux est purement professionnelle et si elle ne leur a bien évidemment pas casser la gueule, elle ne leur pardonnera jamais d’avoir abandonner son frère. Si elle évite tout conflit avec eux et se montre relativement docile quant aux choix de vie qu’ils ont décidé pour elle, c’est uniquement pour s’assurer qu’ils continue de payer les frais médicaux de Tôta.

Résignée - Le journalisme, elle ne l’a pas choisi. Tout comme elle n’a pas choisi dans quelle famille elle est née. Pour autant, elle ne s’est jamais rebellé contre les choix que ses parents ont fait pour elle et a très vite acceptée sa nouvelle position de « favorite » après 7 ans d’inexistence à leurs yeux. Elle sait que c’est son rôle de prendre les responsabilités de son frère et est déterminée à le faire. Elle n’a de ce fait jamais envisagé un autre choix de carrière et ne s’est jamais posé la question de ce qu’elle voudrait vraiment faire plus tard…. parce que la question ne se pose pas. Pour autant, le journalisme ne la passionne pas et si le photographie semble plus l’attirer, ça n’est pas non plus un choix personnel mais uniquement parce que son frère aime ça. Ses passions…. si vous lui posez la question, elle aura bien du mal à répondre en toute honnêteté. Peut-être qu’elle s’est elle-même obligé à ne pas s’éparpiller pour ne pas être tenté et ça a plutôt bien réussi…
Il y a cependant bien deux choses qu’elle semble apprécier sans le rattacher à son frère : la France et la K-pop. Elle adore la première et tout ce qui est français a l’air de la fasciner. Quant à la seconde, c’est un passe-temps qu’elle partage avec sa meilleure amie sud-coréenne qui l’a initié. Elle se désigne comme une IGOTSPIRIT et rêve d’aller voir les Infinite en concert.

Sportive - Keira a toujours bougé. Petite, elle courrait dehors. En grandissant, elle grimpait aux arbres… Keira est active et a besoin de se dépenser mais également de se défouler. Si la danse classique n’a pas été une réussite pour elle, c’est dans la boxe française qu’elle a trouvé son exutoire et développé son très cher crochet du droit. Elle en a pratiqué tout au long de sa scolarité au Canada et si son retour au Japon l’a contraint d’arrêter, elle n’a pas laissé tomber le sport pour autant. Elle court régulièrement lorsqu’elle a le temps… Ca lui vide la tête et dieu sait qu’elle en a besoin.

Féminine … mais pas trop - La transformation de Keira ne s’est pas faite en un jour mais reste quand même assez brutale pour son entourage et surtout elle-même. Son nouveau reflet dans le miroir, elle a eut énormément de mal à l’accepter, se considérant comme trop vulnérable dans la peau d’une vraie fille… La vérité, c’est qu’encore aujourd’hui, Keira ne se trouve pas jolie et n’a aucune confiance malgré l’image assurée qu’elle se donne.
Si elle fait énormément d’effort pour avoir l’air féminine - elle a appris à se maquiller et se fait violence pour porter des vêtements plus colorés et féminin - elle apprécie encore de remettre des vêtements plus casual. C’est dans ceux-là qu’elle se sent le mieux et plus en confiance. Les sweat à capuche… c’est la vie !

Fragile - Son manque d’assurance n’est pas la seule chose que Keira cache. Elle s’est toujours donné une image de femme forte qui n’a besoin de personne… or, la vérité c’est que Keira est plus sensible qu’elle en a l’air. Ayant toujours pris sur elle depuis son plus jeune âge, elle a accumulé énormément de poids sur ses épaules et si elle fait tout pour le cacher, Keira maitrise très mal ses émotions. Une fois la chambre d’hôpital quittée, il lui est souvent arrivé de fondre en larmes. Elle panique également très rapidement et n’est pas toujours capable de réfléchir correctement dans une situation critique. Si elle s’ouvre si peu aux autres c’est qu’elle a peur d’être plus blessée qu’elle ne l’est déjà. Elle doit rester forte pour deux…. mais parfois, c’est juste vraiment très difficile….



— derrière l'écran
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Sakuta Keira
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Sakuta Keira



     
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— un petit brin d'histoire
Salut !
…… Non c’est bizarre hein ? J’voulais juste pas commencer par « cher journal », ça faisait un peu gamine de 14 ans mais bon…..
( Ok je commence déjà à parler seul sur une feuille, ça c’est bizarre. Le psy est sûr que c’est censé me faire du bien ? Je me sens plus demeuré qu’autre chose….)

… Bref ! Je m’appelle Sakuta Tôta et à l’hôpital, on m’a conseillé de tenir un journal. Ils disent que c’est un bon exutoire. Ouai, pour les infirmes comme moi qui peuvent pas se défouler en courant ou faire du sport, j’imagine que oui….
Le problème, c’est que je ne sais pas trop quoi raconter. Je n’ai rien d’intéressant à dire sur moi…. et puis ça serait court et déprimant. Par contre, je peux écrire sur Keira. Elle, elle mérite plus de pages que moi qui n’en ait sans doute plus beaucoup…
(Je disais quoi ? DE-PRI-MANT !)

Parlons de Keira, c’est mieux. Keira, c’est ma grande soeur, de deux ans mon aînée. C’est vrai quand on nous regarde, on a du mal à croire que je n’ai que deux ans de moins qu’elle… Parce qu’elle est grande ( et belle ) et moi je suis petit et chétif. De plus, elle s’est toujours occupé de moi, elle est pire qu’une mère ( mieux que la notre ). C’est un peu vexant parfois… Mais je sais que c’est parce qu’elle m’aime. C’est une bonne soeur… trop même. Je lui en veux un peu pour ça….

Par où commencer ? Bon le commencement sûrement…
Nos parents sont journalistes. Pas des petits journalistes qui font des articles par ci par là, non non… Papa est à la tête d’une des plus grosse agence de presse dans le monde. Beaucoup d’efforts, beaucoup de travail… Cette agence, c’est probablement leur plus grande fierté. Le métier de journaliste, c’est avant tout une vocation, un dévouement personnel, un mode de vie particulier. Quand on vit au crochet de l’information en continue, en couvrant autant de pays différents, il y a certaines choses à laquelle il faut renoncer. Une vie de famille entre autre. Et ce choix là, nos parents l’ont fait parfaitement consciemment en se jetant corps et âme dans leur métier. Ils s’épanouissent pleinement dans ce milieu et considéraient qu’ils n’avaient besoin de rien d’autre. Sauf peut-être d’une progéniture. Notre mère a d’abord refusé, longtemps hésité… Avoir un enfant, ça signifiait des mois de travail perdus dans un métier où il fallait être partout, tout le temps. Mais Papa avait une lubie…. Il souhaitait que l’agence reste dans la famille. Parce qu’il s’agissait sans doute plus de son bébé que celui qui viendrait à naître…. Mais l’enfant pouvait faire parti de ce cercle si particulier. Vu dans quel contexte il naitrait, Papa ne doutait pas qu’il prendrait vite goût à l’information comme eux. Ca ne serait l’histoire que de quelques années d’éducation sur lesquelles ils ne lésineraient mais qui se feraient très vite naturellement. Papa n’en doutait pas et il finit par convaincre son épouse… Ainsi, Keira vu le jour. Keira, une petite fille. Une déception pour son père. Un drame pour sa mère. Parce qu’il fallait que ce soit un garçon pour s’assurer de l’héritage. Une fille était destinée à se marier, à faire des enfants…. et si Papa était plein d’espoir, il doutait qu’aucune femme soit un jour plus passionnée que la sienne par ce métier. Cette enfant qu’il avait tant désiré ne lui donnerait finalement pas pleinement satisfaction… Et notre mère était furieuse d’avoir sacrifié autant de mois de travail pour « rien ».
Ce n’était pas rien. C’était Keira… un bébé qui ne demandait qu’à être aimé. Qui aurait probablement voulu naître garçon si c’était la seule façon de faire plaisir à ses parents. Et d’attirer un peu leur attention. Cette attention… Keira n’en eut pas autant qu’elle le méritait. On s’occupa d’elle juste ce qu’il fallait. Mais autant dire qu’elle connut rapidement beaucoup de nourrices…. Travail oblige. Et puis… A quoi bon s’investir dans l’éducation d’une enfant qui ne leur apporterait rien que du travail perdu ? C’est malheureusement de cette façon que nos parents pensent. Leur métier passait avant tout.
Il fallut deux ans à notre père pour convaincre notre mère de retenter le coup. Papa était plein d’espoir. Ils voulaient un fils. Il l’aurait. Il l’eut. Moi, Tôta je naquis finalement pour le plus grand bonheur de mes parents. Ils avaient leur héritier… et encore moins de raisons de s’occuper de la petite Keira. Le peu de temps qu’ils avaient à consacrer à un enfant, il serait pour moi… Ah, s’ils avaient su.

Pour mes parents, tout se passa « merveilleusement bien » les quatre premières années de ma vie. Je faisais la fierté de Papa et même notre mère s’accordait pour pouvoir être au mieux présente afin que je grandisse dans les meilleures conditions possibles. Le seul point positif en vérité c’est qu’au moins, ils étaient aussi là pour Keira. Enfin, dans une moindre mesure. Elle les voyait un peu plus…. Mais je ne parierais pas sur de véritable démonstration d’affection. Evidemment, je n’ai pas vraiment de souvenir de cette époque, mais ça me fait beaucoup de mal quand je pense à cette petite fille forcée d’être discrète et indépendante pendant que son petit frère retenait toute l’attention. Je ne lui en voudrais jamais de m’avoir détesté si elle l’avait fait. Non seulement je lui avait pris ce qu’elle n’avait déjà pas, mais en plus tout se passait sous son nez, lui rappelant sans cesse que j’étais l’héritier et elle, un échec.

Je ne saurais dire si quelqu’un avait cherché à me punir de lui avoir volé cette place, ou s’il s’agissait du châtiment de mes parents. Mais leurs beaux projets dégringolèrent.
Je tombai malade. Souvent, longtemps, pour tout un tas de raisons… que les médecins étaient bien incapables d’expliquer. Pour eux, mes défenses immunitaires étaient faibles. Et à chaque nouvelle maladie, j’étais bon pour un séjour à l’hôpital, toujours plus long, toujours plus pénible. Si il y avait des périodes où mon corps se montrait plus ou moins coopératif, à chaque nouvelle rechute mon état semblait s’aggraver. Plus le temps passait, plus les maladies s’enchainaient et moins les médecins étaient optimistes… Et on finit par dire à nos parents que mon espérance de vie semblait très réduite. Personne n’était capable de prédire quand ni pourquoi, mais puisqu’un simple rhume était susceptible de me tuer…. ma belle carrière fut largement compromise. Certains diront que c’est un miracle que je sois encore là à mes 20 ans ( sans rire j’ai l’impression d’être un vieillard ! ) mais pour mes parents, je suis le second boulet, plus lourd encore, attaché à leur jambe pour leur rappeler impitoyablement leur second échec.

Hors de question pour ma mère de remettre ça, évidemment. Et Papa, lui, il avait mis trop d’espoir en moi pour avoir la force de croire à un miracle. Leur seule solution ? Keira, 7 ans, qui sembla soudainement exister aux yeux des parents. Et tout à coup, l’enfant reçut toute l’attention qu’elle n’avait jamais eu. Keira n’était plus un échec, mais leur sauveuse…. même si personne n’était dupe. Elle comme moi. Elle n’avait rien d’une sauveuse, mais tout d’une roue de secours.

Pourtant, elle était mon héroïne à moi. Vous savez… je me sens tellement désolé pour elle, je m’en veux beaucoup pour ce qu’elle a subi. Etre relégué au dernier plan depuis toujours pour soudainement se retrouver avec tout le poids des responsabilités que je lui léguais malgré moi… Keira n’avait rien demandé. J’ose à peine imaginer à quel point tout ça a dû être confus pour elle, insensé et aberrant…. Et c’était à cause de moi. Alors de la rancoeur, du ressentiment à mon égard, elle aurait pu en avoir. Tellement. Et pourtant… Elle est resté ma grande soeur. Quand elle aurait pu simplement faire comme mes parents, me laisser et profiter de cette nouvelle « chance » auprès d’eux… Elle ne m’a jamais abandonné.
Petits déjà, je sais qu’elle veillait sur moi. Avec ma santé fragile, aller à l’école devenait difficile, pas seulement pour les cours, mais auprès des autres enfants. J’étais faible, plutôt chétif… C’était facile de s’en prendre à moi, mais Keira a toujours pris ma défense. Plus que ça, elle me protégeait et se mettait en colère dès que quelqu’un se moquait de moi. Elles ne sont pas rares les fois où on est venu nous chercher ( rarement nos parents ), parce que Keira s’était battu avec les autres enfants pour prendre ma défense.
Keira était un vrai garçon manqué. Elle ne jouait pas avec les autres filles et même petite, elle ne s’était jamais intéressée aux poupées et autres jouets destinés aux petites filles. Elle préférait jouer seule, dehors, dans son coin… ou pas trop loin de moi. Je trouve ça encore drôle quand je sais que mes parents ont essayé de l’inscrire à la danse classique…. et qu’elle n’a pas duré un an avant de se battre avec une « camarade ».
Non, la danse classique, ça ne lui correspondait pas vraiment. Elle s’arrangeait toujours pour porter des vêtements de garçons. Elle disait qu’elle était plus à l’aise dedans, tout comme ses cheveux qu’elle s’obstinait à garder court. Alors on la prenait souvent pour un garçon. C’était dommage parce que, sous sa casquette, Keira avait vraiment un jolie visage.
Est-ce qu’elle était née comme ça ou bien était-ce la tentative désespéré d’une petite fille pour attirer l’attention de parents qui ne voulaient pas d’elle ? Moi, je pense aussi que c’était une façon de se protéger. « Je vais devenir forte pour toi. » C’était ce qu’elle m’avait soufflé un soir après que je me sois effondré une énième fois. Ce soir-là, nous avions tous les deux compris ce qui nous attendait… Keira était en colère. Pas parce qu’elle était un second choix mais parce qu’ils me faisaient subir ce qu’elle avait subi pendant des années. Parce qu’ils me privaient d’une affection qu’ils m’avaient donné quand je n’étais pas encore la déception que je suis aujourd’hui à leurs yeux. Keira n’a jamais pardonné à nos parents pour ça.
Depuis, elle ne m’a jamais laissé tomber. « C’est nous deux, ensemble contre le monde. » Oui, contre eux, contre la maladie…. Même si on ne peut pas grand chose en vérité, ces mots-là m’ont toujours donné du courage. C’est peut-être pour ces mots-ci que je suis encore là aujourd’hui…

De son côté, Keira a joué le jeu. Elle devient cette enfant que nos parents souhaitent qu’elle soit. Studieuse, intéressée, à l’écoute… Ils ont même l’air satisfait de sa personnalité qui la rend moins susceptible d’être cette fille volage qu’ils craignaient… Rapidement, ils se confortent dans l’idée que Keira pourra limiter la casse et reprendre plus tard l’agence à laquelle ils tiennent tant.
Si elle prend autant ce rôle au sérieux c’est parce qu’elle veut être sûre qu’on s’occupe toujours de moi malgré ma faiblesse. Je n’étais pas dupe, je savais bien que j’avais perdu toute valeur à leurs yeux seulement, je ne pense pas qu’ils m’auraient vraiment abandonné… Nos parents étaient particuliers mais pas cruels. Je ne le crois pas. Peut-être que je suis le seul à essayer de m’en persuader…
C’est vrai, pourtant ils m’ont laissé derrière. Pour poursuivre l’éducation de Keira, ils l’ont emmené avec eux à ses 12 ans à travers le monde, dans les différents sièges de l’agence. Pour qu’elle s’imprègne de l’immensité du monde et de toutes les informations dont il regorge. La Chine, l’Inde, l’Europe, les Etats-Unis… Keira en a vu des pays quand moi j’ai seulement eu le droit de quitter le nord du Japon pour la campagne près de Tokyo, chez notre tante. Chisami, la soeur de notre mère, est amusante, bienveillante et surtout… Elle a probablement été plus présente pour nous que nos parents. C’est elle qui a d’ailleurs donner à Keira son prénom. Pour mes 13 ans, elle m’a offert un appareil photo. J’en étais ravi parce que j’avais toujours voulu en faire… Oui, c’est probablement ce que j’aurais fait, photographe, si j’en avais été capable… mais mon état ne me permet pas de prendre des photos plus loin que le jardin…. Je me souviens alors que Keira était venue, que je le lui ai montré mon appareil avant de lui faire part de mon regret… Et qu’elle était revenue le lendemain en m’annonçant « innocemment » qu’elle allait s’essayer à la photographie. Parce que je ne peux pas sortir, alors elle le ferait pour moi… Je lui ai donné cet appareil. J’y tiens mais je savais qu’elle en ferait un meilleur usage que moi… je préfère le savoir entre ses mains. Et aujourd’hui ça lui a plutôt bien réussi.

Et parmi tous les pays que Keira a visité, c’est en Corée du Sud, dans la ville de Busan, qu’elle a rencontrée sa première vraie amie. Bae Minah. Son père travaille pour l’agence de nos parents et c’est chez eux qu’ils ont logé pour leur séjour là-bas. Quand j’y pense, Keira et Minah sont très différentes, j’ai été très surpris la première fois qu’elle m’a parlé de son amie. Pourtant, elle s’est vraiment très attachée à elle et ses voyages favoris deviennent ceux à Busan où elle peut la retrouver. Aujourd’hui, elles sont toujours très proches et Keira se montre très protectrice envers elle. Ca doit être dans sa nature… Keira a appris à se montrer avenante avec les gens, journalisme oblige, mais elle reste en vérité très sauvage et accorde difficilement sa confiance à quelqu’un. Mais lorsqu’elle le fait, elle est d’une loyauté sans faille et ça me fait plaisir que Keira se soit autant attachée à Minah. Je ne veux pas qu’elle se borne à ne rester qu’auprès de moi, parce qu’inévitablement, elle finira seule… J’aimerais qu’elle s’ouvre un peu plus aux autres. Ce n’est pas une mauvaise chose ces voyages à répétition. En vérité, je suis certain qu’elle a réussi à se lier d’amitié avec Minah parce que je n’étais pas avec elle. Si j’étais venu avec eux, je sais que Keira se serait obstiné à ne rester qu’à mes côtés….

Alors lorsqu’elle m’a annoncé qu’elle allait faire ses études de journalisme au Canada, je n’étais pas triste du tout. Au contraire, j’étais très content. Je l’ai poussé à y ne pas hésiter. Même si c’était nos parents qui avaient choisi cette école, ça ne pouvait que lui faire du bien cette nouvelle vie. Je savais qu’elle rentrerait au Japon dès qu’elle en avait l’occasion, et j’ai eu raison, mais je la poussais à chaque fois à repartir rapidement. Qu’elle voyage ! Pour moi tout allait bien. J’étais toujours « puni » chez Tante Chisami, mais tant que je suis en vie… pas de raison de s’alarmer, hein ?
Et c’est justement au cours de ses escales dans le monde qu’elle rencontra Naoki. Naoki… un garçon !! C’était la première fois qu’elle me parlait d’un garçon ! Il faut dire que leur histoire est un peu amusante… Il semblerait qu’elle le croise à chaque nouvelle destination, armé lui aussi de son appareil photo. A chaque nouvelle rencontre, elle avait l’air de l’aimer un peu plus. Naoki est vraiment gentil et vraiment mignon ! ( Qu’on ne se méprenne pas je suis pas…. mais ‘fin c’est une question d’objectivité évidente ! ) Si seulement Naoki pouvait devenir plus qu’un ami… Je suis sûr qu’il serait capable de rendre ma soeur heureuse.

Ce n’est pas la seule chose étonnante qui arrive durant la période de ses études. Encouragée par Minah et ses camarades à l’école, Keira décide de se laisser pousser les cheveux et de se féminiser peu à peu…. mais carrément trop vite pour moi qui la retrouve un jour, maquillée, les cheveux long et blond… ! Oui, il y a eu cette minute « wtf » où je l’ai fixé de la tête au pied, totalement incertain qu’il s’agissait bien de ma soeur. Mais quand elle a commencé à râler en disant qu’elle savait que c’était bizarre… Je l’ai bien reconnue. Il n’y avait que son apparence qui avait changé : elle était toujours cette sauvageonne mais sous une chevelure blonde. Elle se justifia par son métier… Effectivement, elle intimiderait certainement moins les autres. Même si avouons-le, Keira est trop belle pour se fondre dans la masse.
Je pense cependant que le changement n’a pas été rude que pour moi. Keira a eut du mal à accepter sa nouvelle féminité, aujourd’hui encore, si son attitude contraste un peu trop avec son apparence c’est qu’elle ne veut pas avoir l’air plus vulnérable. Seulement, Keira est plus fragile qu’elle en a l’air, même avec des vêtements de garçon et des cheveux courts. Elle ne veut pas le montrer, elle se le refuse, je le sais… mais si sa carapace est aussi solide c’est bien qu’à l’intérieur son coeur n’est pas aussi dur qu’elle ne veut le faire croire.

La première fois que je l’ai vraiment vu… c’était sans doute un peu de ma faute. C’était logique, tout le monde s’y attendait ( sauf elle ) mais les garçons ont commencé à la regarder. Et evidemment, ça ne lui plaisait pas. Keira s’est toujours tenue à l’écart des garçons, surtout en grandissant… Mais moi, je voulais qu’elle soit heureuse. Qu’elle trouve l’amour, peu importe si ça ne plaisait pas à nos parents. Je l’y ai un peu poussé à laisser une chance à ce garçon que ses copines à l’école lui avait présenter…. Elle a cédé. Elle a fait un effort de baisser sa garde. Et je sais que c’était avant tout pour me faire plaisir. Ils sont sortis ensemble pendant un mois, ou deux… avant qu’elle ne m’en parle plus jamais. Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé, mais rien de bon, je l’ai vu dans son regard qu’elle a peiné à relever pour m’annoncer qu’elle n’était plus avec. Mais quoiqu’il ait fait, ce garçon lui avait brisé le coeur et Keira a eut beaucoup de mal à s’en remettre. Je pense qu’elle était surtout en colère contre elle-même, plus que triste…
Je m’en veux à l’y avoir poussé sans le connaitre vraiment ( en même temps j’aurais difficilement pu le rencontrer… j’aurais vraiment dû rester sur Naoki !! ) et l’ennui, c’est qu’aujourd’hui, Keira est encore plus méfiante envers les hommes. J’aimerais pouvoir l’aider à se réconcilier avec l’amour mais vu mon inexpérience et mon champs d’action très réduit… je dois laisser ça à ses amies proches. Tout ce que je peux faire, c’est la pousser à moins s’occuper de moi mais… ça non plus ce n’est pas évident. Surtout depuis l’année dernière….

Keira a décroché son diplôme haut la main comme l’attendait nos parents. Même s’ils auraient pu la prendre directement dans l’agence, ils lui ont laissé le choix pour l’instant, du moment qu’elle exerçait dans le journalisme et qu’elle travaillerait pour eux en temps voulu, elle pouvait faire ce qu’elle voulait. Et c’est en France qu’elle décroche un premier contrat. Vous savez, il y a peu de choses dont Keira me parle qu’elle semble réellement apprécier, personnellement. Mais la France l’avait toujours fait rêver. Ce n’était pas pour rien qu’elle s’était donné un look plus occidental. La première fois qu’elle y était allée, elle avait voulu y retourner aussi vite. Elle voulait retourner voir Paris. Mais aussi plus au nord, comme plus au sud…. La France lui faisait tellement envie que pour la première fois, j’avais vu ses yeux briller alors qu’elle m’annonçait son départ prochain. Bien sûr, elle avait promis de revenir me voir le plus souvent possible mais pour une fois, l’idée de rester longtemps dans un pays qui n’était le Japon lui sembla moins pénible. J’étais heureux pour elle. Je voulais qu’elle s’épanouisse, même loin du Japon. Surtout loin de moi. Je voyais enfin une autre vie pour Keira…
Mais ça n’a duré qu’un mois. Tout s’est arrêté ce jour-là… Dans le jardin de ma tante, tandis que mes yeux scrutaient le ciel en pensant au bonheur que Keira allait peut-être enfin trouver… j’ai été implacablement attiré vers le sol. J’ai essayé de me relever. De longues minutes, mon corps est resté dans l’herbe humide. Mes jambes ne répondaient plus. De toutes mes forces, je leur ai dit de bouger. Je les ai supplié de ne pas me laisser tomber… Je devais me relever. J’avais si froid dans par terre. Je devais me relever. A chaque fois, je le faisais toujours… Parce que je pensais à Keira. J’ai pensé à elle. De toutes mes forces j’ai pensé à elle, à cette promesse que je m’étais fait de ne pas lui gâcher sa vie… J’y ai mis toute ma volonté. Mais je suis resté par terre, dans le noir… Quand j’ai réouvert les yeux, la première chose que j’ai entendu c’étaient des « bip » réguliers et agaçants… J’étais à l’hôpital. Et Keira était près de moi. Pas en France. En voyant la douleur sur son visage, j’ai compris. J’avais échoué. J’avais tout gâché.
Mon état avait empiré. Cette fois, c’était mes muscles qui faisaient n’importe quoi. Me déplacer tout seul devenait extrêmement difficile. Mon corps avait arrêté d’être clément…. Oui, à 20 ans, j’étais sans doute déjà trop vieux.
Je ne pouvais plus juste rester chez ma tante. Je devais rester à l’hôpital.
Quand j’ai compris, je ne sais pas vraiment si j’y croyais vraiment à ce « C’est bon, ça va aller Keira. Tu peux repartir, je sortirais bientôt de toute façon. » Probablement pas. Mais je voulais y croire… parce que je le savais qu’elle ne repartirait pas tant que je serais là. Je m’y refusais. Elle devait retourner en France. Elle devait être heureuse et loin de moi. C’était tout ce qui important. « Pars, va-t-en, s’il te plait Keira ». J’ai tout essayé. « Je ne veux pas de toi ici !! » Même ces mots-là que je lui lancé cruellement. Je n’ai jamais eu plus mal qu’en les disant… même quand je n’arrive plus à respirer, la douleur est plus supportable… Parce que même si nous deux n’y croyions pas…. Ca l’avait blessé. J’avais fait du mal à ma soeur… Depuis combien de temps jaa durait tout ça… ? 20 ans aussi….
Mais elle n’était pas repartie. Elle avait quitté son agence française et décidé de venir s’installer à Tokyo. « Ce n’est pas grave, c’est au Japon que je voulais travailler de toute façon. » Tu parles… La seule chose qui avait semblé animer Keira dans sa vie… je le lui avais enlevé. Et je m’en veux tellement…. Parfois, souvent, j’aimerais juste… ne plus être là pour qu’elle puisse avancer sans moi. Mais je suis toujours là. Dans cette chambre d’hôpital depuis un an, je la connais tellement par coeur qu’elle me donne le vertige….  mais ce que je déteste le plus c’est voir Keira à l’intérieur.

Aujourd’hui, elle est toujours à Tokyo. Elle s’est installée avec Minah qui a également rejoint le Japon. Pour le boulot, elle écrit des articles par ci par là mais elle également décroché un stage de photographe à la Eita Entertainement. Elle réalise souvent des photoshoot d’idoles ou de trainee pour des magazines. En fait… surtout le magazine que je lis. Je soupçonne Keira ( en fait je le sais ) de s’être orienté dans cette branche là du métier de journaliste et photographe principalement parce que j’aime ça. Les idoles. (Ne vous moquez pas !! ) De cette façon, Keira me ramène souvent des clichés qu’elle prend uniquement pour moi… et parfois des autographes. Je les range précieusement dans cet album qui leur ai destiné, juste à côté de celui des paysages qu’elle m’a ramené tout au long de sa vie. Ces deux albums qui me rappellent tous les jours que Keira n’a jamais vécu pour elle, mais uniquement pour moi. Que la vie qu’elle mène encore aujourd’hui est celle que j’aurais dû vivre…. Mais Keira a tort. Moi je suis bloqué dans cet hôpital. Cette vie là, je ne la mènerais jamais… mon seul souhait aujourd’hui, c’est que ma soeur trouve la sienne, sa vie à elle, la vive pour elle… Tout ce que je souhaite, c’est qu’un jour elle soit capable de sourire et que ce sourire là ne me soit pas destiné.

 

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